Histoire d'une guerre, pour que rien ne soit oublié!

A la veille de partir pour la seconde fois avec l'armée du Berry se battre contre l'envahisseur de Tourraine, le Baron fit installer dans le grand hall un pupitre et dessus un registre sur lequel chaque visiteur pourrait relater, en quelques lignes, sa vision, son histoire et ses opinions sur ce conflit qui ensanglantait le Berry. Le premier témoignage fut le sien.


[HRP] Chacun peut ici s'exprimer sur cette guerre, dans un cadre RP, afin que ces archives soient ensuitent gardées dans notre bibliothèque d'Aupic [HRP]

Citation :

Au réveil du long sommeil que provoqua mon agression en septembre 1455, je retrouvais un Berry enflammé à nouveau par la guerre. Si les causes de ce conflit me restèrent longtemps étrangère, au point qu'aujourd'hui il ne me semble toujours pas les connaitre vraiment, les conséquences, elles, étaient plus qu'évidentes: il me faudrait prendre les armes et retourner me battre.

Je le fis, de mauvaise grâce il est vrai. Mais la traîtrise de l'ennemi frappa: à peine avions nous quittez les murs de Sancerre que notre modeste armée, pourtant formée de gens de valeur, fut détruite dans une embuscade. Je fus moi même ramené à Sancerre sérieusement blessé, un charlatan m'ayant même déclaré mort!

Mentaig veilla sur moi et grâce à elle, je guéris vite travaillant du mieux que je le pouvais pour Sancerre, remplacant mon moulin par une boulangerie tantl e village manquait de pain. Puis, remis, il me faut aujourd'hui repartir, délivrer Chateauroux et ses habitants, Berrichons envahis par de bien sinistres individus.

Je souhaite qu'Aupic garde vie pendant mon absence et que chacun trouve ici le réconfort qu'il souhaite.

Mentaïg lut le témoignage de HdB, visage figé, poings serrés dans les plis de sa sempiternelle robe grise. Henry lui tendit une plume, qu'elle saisit aussitôt. Il lui semblait qu'elle ne pourrait rien écrire. Mais quand les mots lui vinrent, ce fut avec la fluidité d'un cours d'eau trop longtemps retenu.

Citation :

Le 4 septembre 1455, après un simulacre de prise de mairie à Loches, l'armée tourangelle a envahi le Berry. Pendant 3 jours, ils ont écumé les routes, tuant tous ceux qu'ils rencontraient, pour se venger de n'avoir pu prendre St-Aignan d'assaut. Le 7 septembre, alors qu'ils se portaient vers la capitale, ils ont croisé un convoi de ravitaillement en provenance de Sancerre, et ont fait leurs premières victimes militaires.
Laissé pour mort, HdB a été ramené à Sancerre, avec d'autres. Il était à peine remis de son agression par les Spadassins. J'ai cru le perdre.
L'ennemi a ravagé nos terres pendant plusieurs jours, avant de jeter son dévolu sur Châteauroux. Malgré un siège des plus durs, le village résiste. Les Tourangeaux appellent à la rescousse le Bourbonnais-Auvergne, qui rompt pour leur venir en aide un traité de non-agression signé avec le Berry, ce qui leur vaudra de dures sanctions de la part de la Pairie.
Toutes nos armées sont, une à une, tuées dans l'oeuf. Seule celle de Rh parvient à rentrer dans Châteauroux.
Le 25 septembre, l'ennemi se décide enfin à monter à l'assaut des remparts. Après 4 jours de combats archarnés, un traître ouvre les portes. Châteauroux tombe le 29 septembre. Mais sa résistance a permis la création de 4 armées, qui se remplissent peu à peu. Le BA retire ses troupes régulières, mais les compagnies franches restent.
Le 8 octobre, HdB repart aux armées. Je ne dis rien. A quoi bon les mots ? Nous n'avons plus le choix. Lems et Bragon, sages s'il en est, ont rejoint l'ost. Ysa, la douce Ysa, si peu encline aux choses de la guerre, porte les armes, elle aussi. Quand vous reverrai-je ?
Il me faut rester. Le désespoir, face à la mauvaise foi et aux attaques verbales incessantes des Tourangeaux, a bien failli me submerger. Mais les amis m'ont soutenue, en nombre. J'ai postulé un troisième mandat municipal. Il faut tenir, il faut faire passer aux Tourangeaux le goût du pain berrichon.
L'ennemi fait traîner les négociations, Valatar et moi-même recevont au Castel non Altaran, Chambellan de Touraine, qui ne daigne se présenter, mais Baya, ancienne duchesse, à la personnalité des plus retorses, qui tente par tous les moyens d'apporter de nouveaux délais tout en en rendant le Berry responsable.
HdB n'est plus là. Mais je sens sa présence.
Ce matin, l'armée ennemie a pris la carrière de pierre. Ils sont sur la route, tapis. Les premiers gros affrontements ne sont plus loin.

Ysabeau avait été avertie par le fidèle Henry qu'un registre de témoignages était ouvert, où chacun pourrait consigner ce qu'il vivait et pensait de la guerre qui ravageait le Berry. Aupic... La demeure de HdB, de son amie Mentaïg, qui l'avait si généreusement accueillie lorsqu'elle était en détresse. Aupic, où les deux jeunes femmes avaient veillé sur HdB... Aupic... Ysabeau, de Bourges, s'empressa donc de rédiger un message, et le confia à son plus beau pigeon qui arriva en voletant dans la cour intérieure d'Aupic.

Citation :

Depuis plus d'un mois maintenant, le Berry est attaqué, le Berry est assiégé, le Berry souffre. Les Lucioles s'en prennent sans vergogne aux voyageurs sans défense, et même à des diplomates munis de lettres de créances. Les Lucioles ne sont que haine, qu'invectives, que mépris, ne parlent que de sang et du fracas des armes. A quarante contre un, ils exterminent.
J'ai longtemps cru en la diplomatie. Mon statut d'ambassadrice m'empêchait de prendre les armes, et je préférais défendre ma ville à la tête d'un groupe de civils.
Mais Chateauroux est tombé, Chateauroux a été rattaché à la Touraine. Le Berry est amputé d'un de ses villages.
Devant cette situation, j'ai réfléchi. Je suis noble, je dois donc allégeance à mon duché. J'aime le Berry, je ne souffre point qu'une partie de ses enfants, parmi lesquels j'ai des amis, soit exilé en terre étrangère. Il faut reprendre Chateauroux.
Je me suis portée volontaire pour le duel proposé par les tourangeaux. Mais il semble que ce ne soit pas une bonne idée, et de toutes façons la duchesse et George ne voulant point y participer, ce duel ne pouvait avoir lien.
Il faut reprendre Chateauroux.
Le coeur lourd, j'ai pris ma décision. A la tête d'un groupe armé, j'ai rejoint l'armée de Shaïgan, qui a toujours été un ami cher. Nous sommes aujourd'hui à Bourges, avec trois autres armées, tandis que les troupes d'Otto se sont rendues à Saint Aignan.
Les heures qui suivent vont être décisives.
Puissent les combats ne pas entraîner la mort de trop de berrichons. Puisse la paix arriver enfin, telle une douce colombe... Puissent les armes se taire enfin, et puissions-nous retrouver nos villages, nos rires, nos jeux et nos beuveries...
Amis de Sancerre... je pense à vous tous.

Citation :

Ce jour, jeudi onziesme d'octobre 1455, la révolte menée à Châteauroux par dame Floryne de Loisel a abouti. Dame Floryne est de nouveau maire de Châteauroux.
Au lieu de poursuivre les négociations entamées en notre Castel des Ambassades, Baya a ouvert une salle quelque part en Touraine, sans en avertir ni la Duchesse Jazzette, ni le chambellan Valatar, ni moi-même. Nous avions pourtant été fort clairs, et avions refusé de négocier en public, pour ne pas avoir à subir les propos haineux de certains Tourangeaux. Nous étions en revanche d'accord pour publier l'intégralité des débats, sous contrôle d'un médiateur agréé par les deux parties : il n'en a pas encore été trouvé. L'inélégance du procédé me choque. Nous sommes d'accord, Valatar et moi, pour ne pas nous rendre dans cette salle.
Faudra-t-il mettre la Touraine à genoux pour que Châteauroux rentre dans le giron berrichon ?
J'étais pacifiste convaincue. Mais, mise devant le fait accompli de cette invasion odieuse, et au courant de non moins odieuses tractations concernant un dépeçage en règle du Berry, je me rends à l'évidence.
Hélas, cette guerre est loin de se terminer.

Henry vit arriver le maître pigeonnier, portant un message. Conformément aux instructions de celui ci, il retranscrit le contenu sur le registre

Citation :

Je suis en route depuis 5 jours, et qu'ai je vu de cette armée qui nous montrait toute l'arrogance des hommes il y a si peu de temps encore? Rien! Pas un sodat, pas un cavalier, seulement les traces de leur passage: Chateauroux ravagée, une mine de pierre en ruine, des hommes meurtris...

Il faut être bien sot pour, en pareille circonstance, se réjouir de notre avancée rapide. Tout celà va trop vite, trop bien! Soit leur lacheté les a fait reculer devant le Berry enfin relevé par le courage de son peuple, soit leur perfidie va frapper à nouveau. Et si j'ignore encore quand et comment, je me tiens prêt chaque jour...

Lisant par-dessus l'épaule de Henry à mesure qu'il écrivait, Mentaïg sentit l'angoisse monter. Evidemment, HdB avait raison. La perfidie tourangelle n'était plus à démontrer.
Que faire ?...
La seule solution, c'était de garder confiance en l'Etat-major et le Conseil, et rester vigilant. Il n'y avait pas d'alternative.
Henry avait fini d'écrire. Il tendit à Mentaïg le parchemin envoyé par HdB, et elle s'en empara avidement, le rangea comme un talisman dans son escarcelle, avec l'autre, minuscule, qu'elle y serrait depuis le bal.
Puis elle écrivit à son tour dans le registre.

Citation :

Son Eminence Aaron, cardinal-archevêque de Reims, a accepté hier soir d'assurer la médiation dans les négociations avec la Touraine. Nous ne savons pas encore si la Touraine l'acceptera si nous persistons à refuser Llyr, que Dame Baya souhaite imposer, alors qu'il est Tourangeau.
L'abbaye Saint-Louis de Montmirail a enfin rouvert ses portes, les négociations avec le Bourbonnais-Auvergne sont en cours.

La nuit avait été pénible, succession de brefs naufrages entrecoupée de longs éveils. Roulée en boule au creux du grand lit, refusant de se laisser aller à l'agitation, Mentaïg s'était sentie partagée entre une immense colère et un profond abattement. Toute réflexion lui était impossible, ce qui ne lui arrivait pratiquement jamais. Aussi en avait-elle pris son parti, et s'était-elle livrée à cette tempête, attendant de toucher le fond pour pouvoir donner le coup de pied salvateur et remonter à la surface.
Un glissement feutré dans le corridor lui fit savoir, juste avant le lever du jour, que Henry était à pied d'oeuvre. Elle sonna pour l'eau chaude.
Sitôt ses ablutions terminées, sans prendre la peine de se nourrir, elle se dirigea vers le registre ouvert par HdB. Debout devant le pupitre, plume à la main, elle fixa un instant un point invisible, bien au-delà de la grande porte, quelque part en Berry, toutes ses pensées tournées vers HdB. Qu'en penserait-il, lui, de tout cela ? La plume se mit à gratter posément le parchemin.

Citation :

Cette nuit, le Conseil Ducal, dans sa grande majorité, s'est prononcé contre la poursuite de la guerre, malgré l'avis de l'Etat-major.
Nous ne marcherons pas sur Loches, nous ne marcherons pas sur Tours, les armées ne se rencontreront pas dans la plaine. Place à la diplomatie...
Je devrais m'en réjouir.
Or, il n'en est rien. A aucun moment, au cours de ces longues six semaines, le Berry n'a eu l'occasion de faire la preuve de sa valeur militaire. Nous passons désormais, par la grâce d'un Conseil frileux sans vision politique à long terme, pour le terrain de jeu idéal de belliqueux voisins. La Fronde se prépare, ce n'est plus un secret pour personne. Et le Berry, si petit avec ses quatre villages, si idéalement placé au contact et du Domaine Royal, et de l'Alliance du Centre, va en devenir l'enjeu. Nous n'avions de salut possible que dans les alliances avec des duchés comme la Bourgogne, le Languedoc, le Lyonnais-Dauphiné. Et que proposons-nous à ces alliés potentiels ? Rien. Quel intérêt d'encourir les foudres du Domaine Royal, ou de la toute-puissante Alliance du Centre, en liant son destin à un Duché qui ne doit son salut qu'à un retrait des troupes ennemies lassées par la guerre ?
Le Conseil, à l'écoute simpliste des revendications immédiates de Berrichons tout aussi las, ne l'a pas compris. Au lieu de rester soudé derrière leur Duchesse, certes agaçante, et dotée d'un sens embryonnaire de la communication, mais incarnant le Berry, il s'est divisé, pour finir comme un seul homme par se lasser lui-même.
Place à la diplomatie...
Je ferai jusqu'au bout mon travail de Chancelière. Sans armes d'aucune sorte, ni matérielle, ni de dissusasion, avec pour seul atout ma capacité à induire le doute dans l'esprit des autres négociateurs, je vais me rendre et dans la salle ouverte sur la gargote, et à l'abbaye St-Louis.
Mes seuls arguments seront ceux que je forgerai, et jusqu'au bout je me battrai pour sauver ce qui peut l'être encore. Je ne me laisserai pas noyer par ce faux pacifisme qui ne recouvre au fond que la peur pour sa peau.
Quand ce travail sera accompli, il sera temps de se préparer pour une autre guerre, bien plus terrible, bien plus longue, que celle qui se termine. J'ai échoué à le faire admettre. Les sirènes du bien-vivre ont retenti plus fort.
C'est avec une terrible amertume que je me lance dans cette dernière arène.

Mentaïg referma le registre. Le visage lisse, la démarche aussi légère que d'habitude, elle se dirigea vers Sancerre et la mairie.

un lettre pour se souvenir...

Citation :

Mascarade de révolte le 2 septembre 1455 organisée par les tourangeaux à Losses, arrivée de leur armée le 4 à Saint aignan. LE début d'un mois à subir les brimades, massacres, leur arrogance, sans pouvoir réagir bloqués derrière nos murs.

Du haut des murailles, on voit leurs amis auvergnats venir les aider, massacrer une femme enceinte, de voyageurs innocents, les routes sont occupées par les armées de touraine et d'auvergne

Après 3 semaines, l'assaut de chateauroux est donné et une septantaine de berrichons seront tués pour défendre leur liberté, leur identité. Place à l'humiliation berrichonne et à la tristesse castelroussine d'être annexé à la Touraine.

une semaine plus tard, l'espoir renait: les armées du berry sont créées et en ordre de marche, les tourangeaux s'enfuient...

Et... le conseil ducal impose à la duchesse d'arrêter des combats qui n'ont jamais commencé. La colère gronde au sein de ceux qui se sont investis militairement, des chefs d'armées brulent le drapeau berrichon, des militaires parlent de coup d'état, d'autres de baroud d'honneur, quitte à mourir, autant le faire avec honneur ! Ils sont tous comme fous perdus sans guide, sans peronne pour leur expliquer pourquoi les armées nées grâce au sacrifice des castelroussins ne serviront pas, pourquoi il leur est interdit de rendre son honneur au Berry, pourquoi on leur interdit de mourir avec la fierté d'être berrichon...

Tout cela pour ça... aujourd'hui, j'ai honte d'être berrichon et je pleure ce Berry que j'ai tant aimé !

Demain les charognards politiques se battront pour les lambeaux de pouvoir d'un berry à l'agonie que se partageront plus tard les puissances militaires voisines

Citation :

Le Conseil s'est prononcé majoritairement pour ne pas exercer de représailles en Touraine.
Le Capitaine Shaïgan a démissionné.
Des soldats désertent, d'autres expriment de plus en plus haut et fort leur lassitude.
Des Berrichons que je croyais honorables ont fait pression sur la Duchesse pour qu'elle arrête la guerre dès maintenant.
Et moi, je me retrouve à mener des négociations contre des gens qui réclament qui un noeud, qui des sommes astronomiques, qui l'autorisation pour leurs armées de patrouiller chez nous, voire la tête des dirigeants du passé.
Qu'ai-je à leur opposer ? Un Conseil de lâches, une Duchesse ballotée entre des courants contraires, des déserteurs, un Berry désuni, peuplé de veaux qui se sont laissé prendre au jeu de la désinformation tourangelle.
Je me battrai jusqu'au bout. Fuyez vos responsabilités, Conseillers. Fuyez vous terrer dans vos demeures, soldats. Le "lâche soulagement et honte" des négociateurs du futur, ce n'est pas pour moi. Avec ce que vous tous me laissez comme biscuits pour affronter cette tâche, je ne gagnerai pas. Mais je donne ma parole au Berry que je tiendrai jusqu'au bout, que je ne lâcherai que ce que je veux bien lâcher.

Valatar, qui pendant la guerre avait travaillé de près avec Dame Mentaïg au titre de chambellan, et avait donné beaucoup de sa force et de son temps à la défense du duché, décida de prendre à son tour sa plume, et d'inscrire un témoignage de son vécu de cette guerre.

Citation :

Depuis la mascarade de Lôsses, ce n'était que morts, blessés, veuves et orphelins. Le Berry avait perdu un village, puis une mine, il était presque ruiné, et le moral des sujets était au plus bas. A part quelques soldats excités à l'idée de voir couler du sang tourangeau, plus personne ne voulait de cette guerre. Ceux qui étaient renseignés sur la conjonture ssavaient qu'une nouvelle fronde se préparait, et que le Berry courait grand péril dans les mois à venir, il n'était donc pas temps de démoraliser plus encore la population, pour une question d'orgueil. Si le Berry attaquait la Touraine, la guerre continuerait pour des semaines, voire des mois. Pour ma part, je ne pouvais m'y résoudre, je me suis donc officiellement prononcé pour l'arrêt des hostilités, et le démarrage de véritables négociations afin d'aboutir à un traité de paix. La duchesse n'était pas d'accord, mais nous étions majoritaires au conseil. Je pense aujourd'hui que nous pouvons espérer la fin de la guerre proche. Advienne que pourra.

Lorsqu'il eut terminé d'écrire, il posa sa plume, et, sans relire, plia le parchemin, le scella, et le fit envoyer à la baronie d'Aupic.

Il entra silencieusement et se mit à écrire

Citation :

C'est l'histoire d'un petit bonhomme. Né loin d'ici, il se mit en chemin afin de s'installer là où lui dictait son coeur. C'est ainsi que tout débuta.

Une fois arrivé, les premiers moments furent difficiles. Sans argent, sans rien. Mais à force de patience et grâce à l'aide de ses nouveaux amis, il parvint à remonter la pente et s'installer. Il fut également aidé dans sa passion par deux grands messires du Berry, ils se reconnaitront. Ils lui montrèrent quelques ficelles et lui donnèrent peu à peu des responsabilités.

Quelques mois plus tard, le petit bonhomme a grandi. Il a fait pas mal de chemin et a eu pas mal de responsabilités. Pourtant, aujourd'hui, alors que son rêve est plus proche que jamais de se réaliser, il est tout proche de renoncer. A l'heure des stratégies, il n'a pas su s'y prendre et c'est le Berry qui va perdre. On lui promettait une bataille face à Goliath afin que ses idées triomphent, tout cela va finir en rampant devant ce même Goliath.

Goliath qu'on lui donnait comme exemple alors qu'il était justement ce qu'il voulait éviter à tout prix de devenir. Mais dans sa quête, il est presque seul et Goliath est charismatique, il impressionne, connait les autres géants et joue avec une longueur d'avance. Comme sur un échiquier, il bouge ses pions en Berry. Notre petit bonhomme, trop indépendant, va faire les frais de cette opposition à cette volonté quasi-divine. On lui aura assez répété, on a besoin de Goliath, sans lui rien n'est faisable, il faudra faire comme lui plus tard...

Aujourd'hui, le petit bonhomme a perdu toute volonté. Il voulait se battre, on lui demande de ramper. il voulait réformer, on lui demande de patienter. Il voulait aider le Berry, on lui rétorque qu'il ne pense qu'à lui. Déçu, le petit bonhomme. Mais surtout frustré.

Car il le sait, lui. Il vaut mieux que Goliath et serait bien meilleur. Mais comme il est le seul à le savoir, cela restera un potentiel inexploité. Puisse-t-il néanmoins ramper avec assez d'élégance pour permettre à ses amis de se sauver. Ramper, une dernière fois, pour le Berry.

Il repartit comme il était venu.

Citation :

Mon ami,

Aujourd'hui, je suis fatigué
fatigué de cette guerre
fatigué de la politique

Aujourd'hui, je suis triste
triste de voir le Berry humilié
triste de voir notre parti se déchirer

Aujourd'hui, je suis inquiet
inquiet pour l'avenir
inquiet de les voir partir

Alors mon ami,
Si tu as une idée,
une solution,
je t'écoute !

Drole de guerre où depuis 3 semaines, les tourangeaux sont rentrés chez eux.
Pas de paix signé, pas de trêve officielle, le Berry est toujours officiellement en guerre.
Pas de combats, pas de provocations, la loi martiale est levée, on démobilise partiellement les soldats.
Pas d'informations, pas de nouvelles, le conseil ducal se tait, les berrichons ne peuvent que supposer.
Certains se cachent toujours les armes à la main dans les terres hostiles de Touraine et sortent pour l'une ou l'autre action rapide. Mobiolisés et prêts mais sans ordres ...
Les autres attendent, sans savoir ce qu'ils attendent. Des bruits arrivent de Touraine, des combats s'y déroulent, des armées arrivent et bougent...
L'orage gronde et comme un enfant, le Berry ferme les yeux en espérant oublier que la pluie arrive et qu'il sera bientôt trempé...